syndrome de l'imposteur au travail

Comment vaincre le syndrome de l’imposteur au travail ?

Temps de lecture : environ 11 min

Sujets :

  • Collaboration et travail d'équipe

Si vous lisez cet article, il y a de fortes chances que vous ou un de vos employés ayez des doutes sur vos qualités professionnelles. Vous faites probablement votre travail. Il y a même de fortes chances que vous ayez des échos très positifs sur la qualité de votre travail de la part de vos collègues, clients et managers. Mais malgré tous vos accomplissements et compliments que vous recevez, vous ne vous sentirez jamais à la hauteur. Bien que vous ayez été embauché pour des raisons évidentes, vous pensez que vous n'êtes pas qualifié pour votre travail et vivez dans la crainte de voir votre incompétence exposée au grand jour. 

Cette tendance à être incroyablement exigeant envers soi-même tout en se dévalorisant sans aucune raison, est plus connue sous le nom du syndrome de l’imposteur. C’est une énorme source de stress pour les managers et les employés, un mécanisme qui fragilise l’estime de soi et le moral, et est un obstacle qui empêche d’atteindre ses objectifs et de mettre ses talents au service d’une entreprise en exprimant pleinement son potentiel.

Le syndrome de l’imposteur a été identifié dans les années 1970, lorsque des psychiatres ont remarqué que des personnes doutaient constamment d’elles-mêmes malgré leur réussite professionnelle. Selon le Dr Valerie Young, spécialiste du syndrome de l’imposteur, les employés aux prises avec cette difficulté relèvent souvent de l’une des cinq catégories suivantes :

  • Le perfectionniste se fixe des attentes incroyablement élevées et estime qu’il doit toujours les atteindre, sans jamais faillir.
  • Le superhéros fait des heures supplémentaires et assume un nombre malsain de projets et de rôles de direction pour prouver sa valeur.
  • Le génie naturel pense qu’il doit tout maîtriser sans effort et éprouve de la honte s’il ne réussit pas tout du premier coup et avec facilité.
  • Le soliste pense qu’il doit être capable de tout faire tout seul, à tel point qu’il n’arrive pas à demander des conseils ou de l’aide.
  • L’expert s’efforce constamment de parfaire ses connaissances, sa formation et son expérience, de peur de ne pas en savoir assez. 

Le COVID, le télétravail et la montée du syndrome de l’imposteur

Les situations stressantes peuvent causer le syndrome de l’imposteur, ce qui rend les moments difficiles encore plus compliqués à surmonter. Cela a été particulièrement vrai pendant la pandémie, car les entreprises sont passées en télétravail et certains employés se sont retrouvés à travailler depuis chez eux, bien souvent sans pouvoir séparer vie professionnelle et personnelle.

Sans les interactions quotidiennes avec leurs collègues devant la machine à café ou autour de la table de réunion, les employés peuvent avoir du mal à trouver leur place et à savoir si leur travail compte. Ils risquent alors de commencer à ruminer, à se demander s’ils sont appréciés ou s’ils en font suffisamment. Dans un bureau physique, ces doutes peuvent être rapidement dissipés lors d’une rencontre fortuite avec un collègue qui vous remercie rapidement de l’avoir aidé sur une présentation ou encore à l’occasion d’un déjeuner avec un manager qui vous donne son avis. Autant d’interactions qui permettent en plus de percevoir les expressions et le langage corporel de vos pairs, choses que vous ne pouvez pas voir en réunion visio.

Communiquer par voie numérique peut s’avérer difficile pour les personnes concernées par le syndrome de l’imposteur. Sans les signes propres aux échanges en face à face, elles peuvent interpréter un court e-mail à propos d’un projet comme étant sec, voire critique. Le syndrome de l’imposteur n’est pas un mal isolé. Les recherches montrent que seulement 7 % de la communication passe par les mots, le reste est véhiculé par des éléments tels que le ton de la voix et le langage corporel. 

Par ailleurs, le télétravail (s’il n’est pas bien encadré) peut conduire à un détachement par rapport aux collègues, au lieu de travail et au sentiment de travailler ensemble vers un objectif commun. Ceci peut ensuite alimenter le syndrome de l’imposteur et crée alors chez l’employé une perte de sentiment d'appartenance et renforce l’impression d’être différent des autres. 

Il est possible de pallier les inconvénients du télétravail et d’aider les employés en difficulté à se sentir compétents, valorisés et équipés pour gérer les tâches qui leur incombent. Cela demande juste un peu de créativité et de réflexion. Voici cinq façons de lutter contre le syndrome de l’imposteur sur votre lieu de travail.

Cinq stratégies pour vaincre le syndrome de l’imposteur

En tant que manager ou chef d’équipe, vous disposez d’une grande marge de manœuvre pour façonner les expériences de vos employés et les aider à croire en eux-mêmes et en leur travail. Même à distance, un petit effort pour améliorer les relations peut grandement contribuer à atténuer les doutes de vos employés et les aider à reconnaître leurs succès.

Faites le point et maintenez le dialogue

Il est difficile de parler de ses doutes et de ses craintes à qui que ce soit, mais c’est particulièrement difficile pour ceux qui sont aux prises avec le syndrome de l’imposteur et qui se sont convaincus qu’ils doivent sauver les apparences pour ne pas risquer d'être démasqués. Vos employés se confieront et vous parleront de leurs difficultés uniquement s’ils vous font confiance, et la seule façon d’établir un climat de confiance est d’apprendre à vous connaître l’un et l’autre. 

Nouer une relation de confiance en télétravail n’est pas aussi naturel que lorsque l’on travaille ensemble en personne, mais un petit effort supplémentaire permet de surmonter cette difficulté. Avant ou après les réunions, prenez le temps de poser des questions à vos employés sur leur journée et leur vie en général. Commencez les réunions par des questions qui permettent naturellement aux participants d’apprendre à se connaître, puis utilisez-les comme tremplin pour entamer d’autres discussions. Pensez également à leur passer de courts appels téléphoniques de temps à autre pour prendre des nouvelles.

Enfin, organisez régulièrement des réunions individuelles avec les membres de votre équipe afin d’approfondir votre relation de travail, de connaître leurs objectifs et les aspirations de chacun, et de comprendre les doutes, croyances et obstacles qui peuvent les freiner. Vous pouvez consacrer les premières sessions à apprendre à connaître la personne et à lui demander si des obstacles l’empêchent de se sentir satisfaite de son travail. Ensuite, vous pouvez utiliser un modèle de réunion individuelle pour effectuer un suivi des objectifs, blocages et accomplissements. Si vous détectez des traits du syndrome de l’imposteur, vous pourrez alors cibler votre accompagnement et trouver des solutions qui atténueront les doutes et les mécanismes d’adaptation auxquels ont généralement recours ceux qui en souffrent.

syndrome de l'imposteur
Modèle de réunion individuelle (cliquez sur l’image pour le modifier en ligne)

Célébrez les victoires, partagez les erreurs

Pour quelqu’un qui souffre du syndrome de l’imposteur, il est rassurant de savoir que tout le monde a des doutes et des attentes et que si vous faites bien votre travail, vous en faites assez. Mais en tant que manager, vous ne pouvez pas vous contenter de dire cela aux employés. Vous devez le leur démontrer. Vos employés doivent voir que leur excellent travail, et non leur perfection, est valorisé et apprécié. Assurez-vous donc de reconnaître leurs contributions aux projets et de régulièrement leur faire part de votre satisfaction à l’égard de leur travail. L’idéal est de le faire en personne, mais vous pouvez très bien le faire lors d’un appel vidéo. Dites-leur en quoi ils sont importants pour l’entreprise et comment leur travail s’inscrit dans ses objectifs globaux. Cela les aidera à se sentir utiles et valorisés, et ils auront ainsi moins de chances de se sentir à part.

Mais notre deuxième point est tout aussi critique. Les membres de votre équipe doivent savoir qu’il est normal de faire des erreurs. Et la seule façon de les en convaincre est qu’ils voient des personnes occupant des postes de haut rang en commettre, les reconnaître et en tirer publiquement des leçons. En tant que manager, il est essentiel d’éviter de tomber dans le même perfectionnisme et la même attitude soliste dont vos employés estiment devoir faire preuve à tout moment (et si c’est le cas, vous devriez également vous faire accompagner par vos mentors pour vous en extraire). La prochaine fois que vous commettez une erreur, discutez-en dans un groupe ou lors d’un entretien en tête-à-tête. Expliquez pourquoi vous avez fait tel choix, les leçons que vous en avez tirées et ce que vous pensez changer la prochaine fois. Encouragez les employés à essayer de nouvelles choses et faites-leur savoir que les erreurs ne sont pas seulement tolérées, elles sont les bienvenues.

N’exigez pas trop de vous-même et des autres

Ceux qui souffrent du syndrome de l’imposteur ont tendance à être trop durs avec eux-mêmes. Pour éviter cela, créez une culture de bureau axée sur la bienveillance et de l’autocompassion, et montrez l’exemple ! En tant que manager, vous subissez une forte pression, car vous devez plaire à de nombreuses personnes. Mais l’une des choses les plus importantes que vous puissiez faire est de montrer à votre équipe que vous n’avez pas à travailler comme un acharné pour être bon dans votre travail. 

Créez une culture de bienveillance en encourageant la collaboration plutôt que la concurrence, en formulant des commentaires constructifs et réfléchis plutôt que des critiques, et en faisant preuve de gratitude et de bienveillance envers les autres et vous-même. Les personnes aux prises avec le syndrome de l’imposteur peuvent facilement avoir l’impression que la vie est une grande compétition et les autres n’attendent que de les voir échouer. En tant que manager, vous pouvez les aider à comprendre que leur équipe est de leur côté et qu’elle cherche à les soutenir et non à profiter de leurs moments de faiblesse.

Montrez votre reconnaissance

Cela semble simple, mais exprimer un peu de gratitude au travail peut tout changer. Malheureusement, la charge de travail nous pousse facilement à oublier d’exprimer notre reconnaissance envers les autres. Cela a été particulièrement vrai pendant la pandémie : les employés ont dû jongler entre leurs obligations familiales, leurs impératifs professionnels et la gestion de leur quotidien, et beaucoup se sont sentis dépassés et écrasés par le travail. En période de stress, il peut être tentant de baisser la tête et de continuer à travailler, mais cette attitude mène droit à l’épuisement professionnel et au burn-out.

En tant que manager, essayez de prendre du temps, de manière formelle et informelle, pour exprimer votre reconnaissance à votre équipe. Vous pouvez prendre un moment au début ou à la fin d’une réunion pour que les participants mettent en avant les membres de l’équipe qui ont fait un travail remarquable cette semaine-là. Vous pouvez également utiliser une application permettant aux employés de s’envoyer des cartes ou des cadeaux en reconnaissance de leur travail. Organiser une petite réunion festive pour célébrer un bon sprint ou la fin d’un projet peut aider les employés à se sentir valorisés, à décompresser et à tisser des liens. Et bien sûr, rien ne vaut un compliment sincère et précis exprimé lors d’un entretien en tête-à-tête.

Travaillez en équipe

L’un des meilleurs moyens de lutter contre le syndrome de l’imposteur est d’aider les employés à se voir comme partie d’une équipe dans laquelle ils ont leur place et où leurs contributions comptent. Il faut peu de choses pour créer du lien. Avec les bons outils interactifs, la magie peut se produire aussi facilement à l’écran qu’en chair et en os.

La prochaine fois que vous organiserez une réunion visio, utilisez un modèle de team building pour créer du lien et un sentiment d’unité au sein de votre équipe. Les responsables peuvent combiner ces activités simples de team building avec des rencontres en plein air, des partages de compétences en ligne, des happy hours numériques ou des heures de méditation à l’échelle du bureau pour créer un sentiment d’unité, l’un des meilleurs antidotes contre le sentiment d’isolation dont se nourrit le syndrome de l’imposteur.

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Modèle de pot de gratitude (cliquez sur l’image pour le modifier en ligne)

Conclusion

Plus que toute autre chose, la solution au syndrome de l’imposteur réside dans de solides relations entre les managers et les membres de l’équipe, ainsi que dans la bienveillance de chaque employé envers lui-même. Les gestionnaires et les chefs d’équipe doivent prendre les devants pour créer du lien avec leurs employés, nouer une relation de confiance, leur exprimer leur reconnaissance et les accompagner afin de les aider à surmonter les obstacles qui les font douter de leurs capacités. 

Quoi que vous fassiez auparavant, doublez la dose. Communiquez deux fois plus, montrez-vous encore plus reconnaissant et soyez plus disposé que jamais à faire part de vos propres erreurs et difficultés. Ce faisant, vous ne combattrez pas seulement le syndrome de l’imposteur qui vous poursuit, mais vous aiderez aussi toute l’entreprise à travailler de manière plus efficace et plus sereine.

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Pour en savoir plus sur la gestion des relations d'équipe au bureau ou en télétravail, cliquez ici.

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